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point transcendental de la question des dents, et me trouvant présentement informé de ce qui caractérise leur origine, comme de ce qui révèle leur causalité et de ce qui fournit soit à leur première formation, soit à leur développement, il reste à présenter tous les faits purement zoologiques.

À vrai dire, seuls ils devaient suffire pour donner des dents antérieures des rongeurs une détermination aussi rigoureuse que précise. Mais un préjugé depuis si long-temps invétéré menaçait à priori ma correction d’une improbation tellement certaine , que je n’ai pas pu me contenter de cette seule explication. L’invocation d’une règle accable par un caractère imposant, et j’ai dû auparavant me mettre à couvert contre toutes fausses inductions, Libre aujourd’hui d’entraves, je vais laisser aux faits zoologiques à s’expliquer clairement ; et pour que cela soit exposé dans l’ordre de l’invention, je commencerai d’abord par les familles qui m’ont donné un premier éveil : ce sont celles des mammifères ailés.

§ Ier.
Dents des chauve-souris.

Les chauve-souris frugivores, que l’on comprend dans une seule famille, et qu’on désigne sous le nom de roussettes, se subdivisent en trois genres : 1o  les roussettes proprement dites ; 2o  les pachysomes ; et 3o  les céphalottes : elles sont, dans cette énumération, rangées selon l’ordre de la longueur de leur museau.

A. Les roussettes ont la tête ellipsoïdale ; leurs quatre incisives occupent à chaque mâchoire, entre les dents canines, un espace suffisant, pour que leur facile développement et leur relation