Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/326

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de cet écrit, qui est la détermination des dents antérieures, il me suffit de produire la remarque suivante. La seconde subdivision des rameaux vasculaires et nerveux, se trouve par cette préparation des lieux et par la longueur de l’étui alvéolaire dans le cas de pourvoir à un accroissement tout-à-fait extraordinaire. On comprend que cela n’est désormais possible que par un emprunt de matériaux nutritifs à fournir par quelques organes voisins : et dans cette explication théorique, j’ai recours au souvenir d’un état de choses où les trois sortes de dents sont données comme le fait de règle. Cela posé, je puis concevoir qu’à l’égard des rongeurs la seconde subdivision ramusculaire, pour parvenir au degré d’hypertrophie que la grandeur des espaces alvéolaires appelle en ce lieu, emprunte les fluides de la troisième subdivision. Ainsi la conséquence immédiate de l’hypertrophie de la deuxième sorte des dents crée une nécessité d’atrophie pour les dents suivantes. La dent canine est produite avec surdéveloppement quant à son volume et surtout quant à sa longueur, et les dents incisives sont privées d’apparaître : ainsi accroissement en deçà, avortement au-delà.

C’est sur notre loi du balancement des organes, et nous en remarquons ici une nouvelle application, que repose en effet tout le jeu de variations, dont s’accommode l’unique type mammifère, pour satisfaire à tous les cas multipliés à l’infini, lesquels deviennent les conditions différentielles de chaque espèce en particulier. Ainsi ce n’est pas seulement un fait oculaire, un fait à décrire et à utiliser pour les classifications, que les rongeurs s’en tiennent à deux sortes de dents, vous voyez dans ce qui précède cet arrangement se montrer encore un fait nécessaire ; vous le voyez renfermant ainsi une