Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/328

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une et la plus dangereuse de toutes que ce parti pris de compter ou de décrire des faits en ne leur appliquant pas le savoir du passé, en se refusant d’y puiser les inspirations qu’un tel savoir peut naturellement exercer sur le perfectionnement de nos théories ?

§ V.
Dents des pachydermes.

Cependant, il faut se borner dans l’énumération de tant d’exemples et conclure enfin avec l’un d’eux choisi, ou mieux, réservé pour une dernière démonstration.

A. En ce qui concerne l’éléphant, c’est encore dans les conditions d’existence de l’organe olfactif qu’il faut aller chercher les raisons d’une modification particulière de son système dentaire : ce n’en est toutefois qu’une portion et seulement la portion terminale et tégumentaire, qui est arrivée à une telle longueur qu’on a dû recourir à un nom spécial, celui de trompe, pour désigner ce surdéveloppement. Des dents molaires seulement à la mâchoire inférieure, et des molaires ainsi que des canines à la supérieure, ont pu se combiner avec les déviations d’un aussi singulier arrangement.

B. Nous dirons aussi un mot des rhinocéros, genre bien naturel, et chez lesquels cependant les dents incisives existent ou manquent suivant les espèces ; ceci s’observe selon que les os du nez, plus ou moins développés, portent une seulement ou bien deux cornes.

C. Les sangliers fournissent des faits plus concluants : il en est de cette famille comme de celle des insectivores subterranéens. D’abord, même analogie sous ce point de vue, que