Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/329

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la longueur de la tête coïncide avec un développement considérable et simultané des organes du goût et de l’odorat et par conséquent des arcades maxillaires : et de plus, semblable analogie, selon cet autre point de vue que le grand genre sus, ou la famille des sangliers, a pu être également sous-divisé conformément à des modifications, se rapportant à l’état de l’extrémité du museau et des dents antérieures, et sans que de ces différences naissent des influences affectant sensiblement les autres systèmes organiques.

Le sanglier d’Europe a des dents de trois sortes, molaires canines et incisives. Les canines y sont néanmoins portées à un tel état de grosseur, que les lèvres ne les recouvrent pas, et que ces dents sont de ressource dans le combat ; d’où elles prennent le nom de défense. Ceci n’empêche pas que des incisives au nombre de six ne garnissent le cuilleron terminal des intermaxillaires. J’ai eu occasion plus haut (pag. 199) de remarquer que la dent canine porte sa racine fort loin sous la rangée des dents molaires : en ce point est un arrangement qui répète exactement les dispositions des dents antérieures d’un porc-épic, par exemple. J’insiste del nouveau sur la planche 22 de l’ouvrage de M. le docteur Emmanuel Rousseau, laquelle montre, sur une moitié gauche et interne de la tête d’un sanglier adulte, tout un ensemble de faits dentaires, où chaque système est visuel à part, où chaque sorte de dents se ramène à son rameau spécial. Venez à couvrir l’extrémité du museau, tout ce qui excède les dents canines, c’est-à-dire, l’emplacement des incisives et par conséquent les incisives elles-mêmes, et vous ne pourrez vous défendre de surprise : car c’est avoir vraiment placé sous les yeux du corps et tout-à-fait réalisé pour ceux de l’esprit