Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/36

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être conçus d’après les principes généraux de la science, sans rien attendre des autres ni du hasard.

M. Davy commença par analyser le gaz, par fixer les quantités de carbone et d’hydrogène qui le composent, et les proportions dans lesquelles son mélange avec l’air commun détone plus ou moins fortement ; il examina ensuite à quel degré de chaleur se fait la combustion et suivant quelles lois elle se propage. Il observa que dans des tubes d’une petite dimension, elle ne se continue point, même au milieu de toutes les autres circonstances qui devraient la produire, parce que la masse de ces tubes refroidit assez les gaz pour la faire cesser. Il en conclut qu’en empêchant l’air de se porter en masse sur la mèche et en l’y faisant arriver par des ouvertures étroites et prolongées, et seulement dans la quantité convenable, pour entretenir la lumière, cet air se trouvât-il momentanément co composé dans les proportions les plus favorables à la détonation, la détonation serait impossible. Il fut conduit ainsi à construire une lanterne dont le bas ne communiquait au dehors qu’au travers des intervalles de plusieurs tubes concentriques, et dont la cheminée était garnie en dessus d’un diaphragme percé de petits trous, ou formé d’une gaze métallique. Ce premier essai ne le satisfaisait point encore, mais il lui laissait entrevoir quelque chose de plus parfait. Il soumit ce pouvoir refroidissant des solides à une multitude d’expériences, pour en saisir le juste degré, et découvrit de nombreuses vérités physiques pleines d’intérêt, entre autres la supériorité de chaleur de la flamme, même sur celle d’un métal chauffé à blanc. C’est ainsi qu’il vit un fil de platine rougir dans un mélange dont la combustion était trop lente