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ou la négligence que l’on a mise à observer les règles indiquées par son inventeur. Les hommes, dans le cours ordinaire de la vie, semblent si peu occupés de ce qui peut y mettre un terme, que la moindre gêne présente leur pèse plus que le plus grand danger pour peu qu’il paraisse éloigné.

Il semblait que l’on pût désormais commander à M. Davy une découverte comme à d’autres une fourniture. Le cuivre dont on double les vaisseaux s’oxide par l’eau de la mer, et dans une marine nombreuse comme celle de l’Angleterre, son renouvellement occasione une dépense énorme. L’amirauté lui demanda, en 1823, un préservatif, et la réponse ne se fit pas attendre ; il lui suffit de rapprocher ses découvertes anciennes pour faire encore celle-ci[1].

Suivant son usage, il chercha d’abord à se rendre un compte précis du phénomène. Le cuivre plongé dans l’eau de mer donnait une poudre d’un vert bleuâtre, sur laquelle se déposait du carbonate de soude, preuve évidente que le sel marin avait été décomposé ; mais, d’après sa théorie de l’acide muriatique, cela ne pouvait avoir lieu sans oxigène, et comme aucun hydrogène ne se montrait, ce n’était pas

  1. On the corrosion of copper sheathing by sea water and on methods of preventing this effect. Soc. roy. 22 janv. 1824. Philos. trans. vol. CXIV, p. 1. Ann. des Mines, tom. X, p. 149. Ann. de Chimie et de Physique, tom. XXVI, p. 84.

    Additional experiments and observations on the application of electrical combinations to the preservation of the copper sheathing of ships and to other purposes. Soc. roy. 17 juin 1824. Phil. trans. v. CXIV, p. 242. Ann. de Chimie et de Physique, tom. XXIX, p. 187. Ann. des Mines, tom. XII, p. 214.