Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/39

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l’eau qui avait fourni cet oxigène, mais l’air atmosphérique qu’elle contient : d’un autre côté, d’après sa théorie de la correspondance des actions chimiques avec l’état électrique des corps, c’était en vertu de son électricité positive relativement aux sels contenus dans l’eau, que le cuivre excitait ce dégagement d’oxigène ; il devait donc suffire, pour arrêter toute l’opération, de rendre la surface du cuivre légèrement négative ; et c’est encore ce que ses expériences sur la pile de Volta lui rendaient facile. Le métal qui, alternant avec le cuivre dans la pile, prendrait le plus fortement l’électricité positive, le fer par exemple, ou mieux encore le zinc, devait produire l’effet désiré. C’est là ce qui eut lieu : un seul grain de zinc, un petit clou de fer, garantit un pied carré de cuivre et davantage ; et des vaisseaux que l’on prépara par sa méthode allèrent en Amérique et en revinrent sans que leur doublage eût éprouvé d’oxidation. Cependant, à l’épreuve, de justes proportions se trouvèrent nécessaires ; une trop grande quantité du métal préservateur rendant le cuivre trop négatif, il s’y déposait une couche terreuse qui provoquait des coquillages et des plantes marines à s’y attacher ; on assure même que, malgré la justesse de la solution du problème considéré sous le rapport purement chimique, cette circonstance imprévue a été telle que l’on s’est cru obligé d’abandonner l’emploi de ce procédé. Peut-être M. Davy eût-il découvert encore le remède de cet inconvénient, si le parti que la jalousie en avait tiré contre lui ne l’eût dégoûté de s’en occuper.

Une cause analogue l’avait arrêté quelques années auparavant dans un travail qui aurait pu procurer de grands trésors à la littérature et à l’histoire.