Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On sait tout l’intérêt que le prince régent, depuis Georges IV, avait mis au déroulement des" manuscrits d’Herculanum, au point d’y entretenir un directeur et plusieurs ouvriers, qui déja en ont déroulé plus de mille colonnes. Tout faisait espérer que la chimie donnerait des moyens de faciliter ce travail, et M. Davy fut envoyé à cet effet à Naples en 1818.

Un examen attentif de ces rouleaux, une appréciation exacte de leurs différents états et des causes qui les y avaient mis, lui firent désespérer de trouver une méthode simple de ramollissement[1], mais il indiqua plusieurs moyens d’en mieux détacher les parties et de les étendre plus parfaitement qu’on ne le faisait avant lui : aussi les conservateurs de la collection reçurent-ils ses conseils avec reconnaissance, tant qu’il ne s’agit que de l’opération mécanique ; mais un autre savant anglais, versé dans l’étude des manuscrits, M. Elonsley, ayant cherché à déchiffrer ce qui se déroulait, les sentiments changèrent aussitôt, et l’on suscita aux deux compatriotes tant de difficultés qu’ils renoncèrent à leur entreprise. Ce voyage procura néanmoins à M. Davy l’occasion de traiter un autre sujet intéressant pour l’histoire des arts, la nature des couleurs dont se servaient les peintres de l’antiquité : quelques écailles de la chaux des murs de Pompéia ou d’Herculanum lui suffirent pour en faire l’analyse. Il prouva qu’elles étaient à peu près aussi nombreuses que les nôtres, et que plusieurs

  1. Report on the state of the manuscripts of Papyrus found at Herculaneum. Journal of sciences and the Arts, roy. Institution, tom. VII, p. 154.

    Some observations and experiments of the Papyri found in the ruins of Herculaneum. Soc. roy. Lond. 15 mai 1821. Philos. trans. of London, vol. CXI, p. 191. Journal de Physyque, tom. XCIII, p. 401.