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phosphorescence, je vais rappeler les principales observations qui ont été faites jusqu’ici sur la lumière électrique.

La présence du fluide électrique ne se manifeste pas seulement à nos yeux par des attractions et des répulsions ou des actions sur l’aiguille aimantée, mais encore par des jets de lumière plus ou moins brillants.

La lumière n’accompagne la production de l’électricité qu’autant que celle-ci a une tension suffisante. Quand on frotte rapidement dans l’obscurité avec un morceau de laine un corps mauvais conducteur de l’électricité, tel qu’un tube de verre bien sec ou un morceau de gomme laque, on aperçoit une faible lueur accompagnée d’un léger bruissement. Cette lueur est due ou à la séparation des deux électricités, à l’instant du dégagement, ou à leur action sur les corps environnants pour former du fluide neutre. L’une et l’autre action sont capables de produire de la lumière.

En général, la lumière émise dans les cas ordinaires d’excitation n’offre que des apparences peu-prononcées ; les étincelles brillantes n’ont lieu que lorsque le fluide électrique est suffisamment accumulé sur des corps conducteurs ; leur forme et leur étendue dépendent de la nature et de la densité du milieu qu’elles traversent ; elles sont d’autant plus brillantes que les corps entre lesquels elles éclatent sont meilleurs conducteurs ; le bois et autres corps mauvais conducteurs ne produisent qu’une faible lueur de couleur rouge ; en condensant l’air, la lumière devient blanche et brillante, dans l’air raréfié elle se divise et s’affaiblit en prenant une teinte rougeâtre. Les gaz apportent seulement des modifications proportionnées à leur densité. L’étincelle est blanche et brillante dans le gaz oxigène ; dans le gaz hydrogène elle est diffuse et rougeâtre.