Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/50

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pés des sciences. Il le fit admettre dans cette société qui avait entrepris la réforme de la théorie de la chimie, et même de son langage. Enfin il concourut de tout son pouvoir à le faire entrer à l’Académie des Sciences.

Le crédit que les événements politiques lui donnèrent fut sans cesse employé à améliorer la position de M. Vauquelin: les nominations d’inspecteur des mines, de professeur à l’École des mines et à l’École polytechnique, d’essayeur des matières d’or et d’argent, furent les effets de son influence ; et lors même que la réputation d’un pareil élève aurait déja pu lui rendre la protection de son maître moins nécessaire, ce maître ne cessa point de saisir toutes les occasions d’avancer sa fortune. C’est ainsi qu’on vit M. Vauquelin porté à la chaire de chimie du Collége de France, à une place dans le conseil des arts et du commerce, qu’il fut nommé l’un des commissaires chargés de la préparation de la loi sur la pharmacie, et l’un des examinateurs de l’École polytechnique, qu’enfin il devint le collègue de Fourcroy lui-même au Museum d’Histoire naturelle.

Sans doute, dans ces promotions, le directeur général de l’instruction publique était secondé par le vœu de tous les admirateurs des travaux de M. Vauquelin, généralement touchés de la douceur de son caractère ; mais, s’il n’eût pas également été dirigé par ses sentiments personnels, combien d’autres usages n’aurait-il pas eu le droit de faire de son pouvoir sans que personne pût l’en blâmer ? Aussi la reconnaissance de M. Vauquelin fut-elle toujours entière et sans réserve. Aucune recherche demandée par Fourcroy ne le rebutait ; aucun partage de gloire, même lorsque la part dans le travail n’était pas égale, ne lui semblait injuste.