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vième heure du jour, c’est-à-dire à celle qui précédait immédiatement le souper. Le son d’une espèce de cloche annonçait alors que les bains chauds allaient être fermés, et qu’il n’y aurait plus que des bains froids à donner à ceux qui se présenteraient après cet avertissement.

Les Romains, qui naturalisèrent leurs moeurs dans toutes les contrées conquises par leurs armes, y introduisirent l’usage des bains publics. C’est en effet du temps où les Gaules étaient devenues une province romaine, que datent les aquéducs dont on retrouve des vestiges aux abords de la plupart de nos anciennes villes. Comme ceux de Rome, ces aquéducs avaient la double destination d’alimenter des fontaines d’eau vive, et d’entretenir soit des bains publics, soit des bains plus recherchés qui formaient alors une dépendance obligée de l’habitation des empereurs, ou de ceux qui en exerçaient l’autorité. En preuve de ce que nous avançons ici, il nous suffira de citer l’édifice connu sous le nom de Thermes de Julien, le plus ancien des monuments romains qui aient été retrouvés à Paris[1] ; et de faire remarquer que ces thermes étaient alimentés par les eaux d’un

  1. Tous les historiens de la ville de Paris s’accordent à dire que les Thermes dont il s’agit, situés entre les rues de la Harpe et des Mathurins, faisaient partie d’un palais que l’empereur Julien habita souvent ; et qui, avec ses jardins, occupait un très-vaste espace sur la rive gauche de la Seine, entre ce fleuve et la butte Sainte-Geneviève.

    Ceci explique pourquoi la rue des Mathurins, avant que les religieux dont elle porte le nom y fussent établis, ce qui eut lieu vers 1158, s’appelait encore la rue des Bains-de-César. (Mémoire de M. Bonami, Académie des Inscriptions, t. XV, p. 679.)