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aquéduc qui venait des environs de Rungis ; aquéduc dont on voit encore la section transversale parfaitement conservée le long du chemin par lequel on descend de la route d’Orléans au village d’Arcueil[1].

L’usage des bains publics se maintint dans les Gaules après l’établissement du christianisme ; c’est du moins ce qu’il est permis de conclure de l’’habitude où l’on était de construire des bains dans les cloîtres. Nous apprenons en effet, de Grégoire de Tours[2], que des religieuses de Poitiers quittèrent leur couvent, alléguant, entre autres griefs, que leur abbesse avait permis que des étrangers se baignassent incongrûment dans les bains de la maison. Nous apprenons aussi qu’à la fin du huitième siècle, le pape Adrien Ir recommandait au clergé des paroisses d’aller se baigner processionnellement en chantant des psaumes, tous les jeudis de chaque semaine[3].

Vers l’époque des croisades, à laquelle remonte, comme on sait, l’institution de la plupart des ordres de chevalerie, on n’était armé chevalier qu’après des ablutions plus ou moins complètes. Des bains disposés à cet effet, et administrés avec certaines formalités par certains officiers, semblaient être une espèce de baptême, qui, en purifiant le récipiendaire, le préparait à passer de son état actuel à un état plus parfait. Ce qui n’était qu’une cérémonie prépara-

  1. Presque vis-à-vis la porte d’entrée de l’ancienne habitation de M. Berthollet.
  2. Sancti Gregorii, episcopi Turonensis, Historia Francorum, lib. 10, p. 506 et 507 ; Lutetiœ Parisiorum, anno 1699.
  3. Essais sur Paris, de Saint-Foix, t. II, p. 222 et suiv.