Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/541

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qu’ils ne négligèrent point les avantages de cette position pour l’accroissement de leur fortune et de leur crédit. Aussi quelques-uns furent-ils de puissants personnages. Olivier le Dain, barbier de Louis XI, fut, comme on sait, ministre et ambassadeur sous le règne de ce prince[1]. Il est vrai qu’il paya de sa vie, sous le règne suivant, la haute faveur dont il avait joui, et que le genre de mort qui termina la disgrace où il était tombé, le place dans un cas d’exception. Quoi qu’il en soit, si l’on considère que le premier barbier du roi devait être un des plus habiles de sa profession, on sera moins surpris de l’autorité qu’on lui attribua sur les autres barbiers, et des droit utiles dont sa charge lui procurait le revenu.

Les statuts que Charles V donna, au mois de décembre 1371[2], à la communauté des maîtres barbiers de Paris, consacrérent, pour la première fois, les droits et priviléges du premier barbier valet de chambre du roi. En vertu de ces statuts, il fut créé garde perpétuel et juge du métier des barbiers de la ville de Paris, avec faculté de faire exercer les droits de sa charge par un lieutenant de son choix.

Ce que l’histoire nous apprend des mœurs efféminées de

  1. « Olivier le Dain, de basse extraction, et qui, de barbier de Louis XI, était parvenu, par ses intrigues, à la plus haute faveur, finit malheureusement sous le règne suivant. Il fut pendu en 1484. » (Abrégé chronologique de l’Histoire de France, du président Hénault.)
  2. « Le premier barbier et valet de chambre du roi est garde et juge du métier des barbiers de la ville de Paris, et il a droit de se choisir un lieutenant. » (Statuts pour la communauté des Barbiers de la ville de Paris. Trésor des Chartres. Rég. 102, pièce 86.)