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la cour de Henri III explique la faveur singulière dont le premier barbier valet de chambre de ce prince paraît avoir été l’objet. Les droits honorifiques et les revenus utiles que Charles avait attribués à son premier barbier valet de chambre, sur la corporation des maîtres barbiers de Paris, reçurent sous le règne de Henri III une grande extension. Il ordonna, par un édit du mois de mai 1575[1], que son premier barbier valet de chambre ordinaire serait maître et garde de l’état de barbier-chirurgien, non-seulement à Paris, mais dans toutes les villes, terres et seigneuries du royaume ; qu’il aurait à cet effet, plein pouvoir, puissance et faculté de mettre et ordonner, en chaque endroit, un lieutenant commis par lui, lequel aurait charge de surveiller les barbiers et chirurgiens de ces bonnes villes et de leur banlieue, non-seulement sous le rapport de leur capacité dans la profession qu’ils exerçaient, mais encore sous le rapport de leurs bonnes vies et mœurs, et de la décence avec laquelle leurs maisons seraient tenues.

Cet édit de Henri III dont Henri IV confirma les dis-

  1. « Ordonnons que notre premier barbier et valet de chambre ordinaire et ses successeurs, est et sera maître et garde de l’état de maître barbier-chirurgien par toutes les villes et endroits de cestui royaume ; lui donnant plein pouvoir, puissance et faculté de mettre et ordonner en chacune des bonnes villes de notre royaume, pays, terres et seigneuries de notre obéissance, un lieutenant, commis par lui, qui aura regard et visitation sur tous les barbiers et chirurgiens desdites bonnes villes et banlieues, etc.

    Les barbiers et chirurgiens et leurs veufves seront de bonnes vies et conversation, sans tenir en leur hôtel bourdellerie, maquerellerie ou autres choses diffamantes. » (Édit de Henri III, du mois de mai 1575.)