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point barbiers-chirurgiens. La rivalité et les prétentions mutuelles de ces deux classes d’une même corporation excitèrent entre elles des contestations et des procès, que jugèrent tantôt le parlement, tantôt le conseil privé[1]. Il n’est point de notre sujet de faire ici l’énumération de leurs décisions ; nous nous bornerons à dire qu’elles furent souvent contradictoires, et que le titre de barbier, qui avait été enlevé aux baigneurs-étuvistes par un arrêt du parlement du 2 septembre 1650, leur fut restitué par une ordonnance du roi du 14 juin 1655, qui en même temps fixa leur nombre à quarante-huit[2].

Quelques-uns des établissements qu’ils exploitaient étaient alors des lieux de plaisirs et de débauche, où les jeunes gens de la cour et des hautes classes de la ville[3] se rassemblaient fréquemment. Il est même probable que le patronage de cette jeunesse déréglée ne fut pas toujours sans utilité pour les barbiers-étuvistes, dans les démêlés qu’ils eurent à soutenir contre les barbiers-chirurgiens.

  1. Voyez le recueil intitulé Statuts et Réglements pour les chirurgiens des provinces, établis ou non établis en corps de communauté, avec une table chronologique de tous les édits, déclarations, lettres patentes et arrêts du conseil, concernant les médecins, chirurgiens, accoucheurs, apothicaires, herbiers, sages-femmes, nourrices, barbiers, perruquiers, baigneurs et étuvistes du royaume. À Paris, chez Prault, MDCCXXXV.
  2. Déclaration du roi, registrée au parlement, le 14 juin 1655, qui fixe à quarante-huit le nombre des particuliers, pour exercer l’art de barberie, avec la qualité de baigneurs-étuvistes, sous la dépendance de la communauté des maîtres barbiers-chirurgiens ; défend aux perruquiers de prendre le nom de baigneurs-étuvistes.
  3. Histoire de Paris, par Dulaure, tom. IV, pag. 64 et 65.