Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/548

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On sait que, vers le milieu du XVIIe siècle, l’usage de porter de grandes perruques devint général en France et dans presque toute l’Europe. L’art de préparer ces chevelures artificielles était évidemment du ressort des barbiers, puisque la façon des cheveux, comme ornement de la tête, avait toujours été une des parties les plus importantes de leurs attributions. Le nouveau genre d’industrie que la mode venait d’y ajouter exigeait une extension de travail, et par conséquent l’emploi d’un plus grand nombre de mains. Cette espèce de révolution, car c’en était une, amena la nécessité d’augmenter, sous la nouvelle dénomination de perruquiers, le nombre des membres de l’ancienne communauté, qui ne fut désignée dans la suite que sous le nom de Communauté des barbiers-perruquiers-baigneurs-étuvistes[1].

Cependant, en devenant plus riche et plus productive par l’accroissement du nombre des individus qui la composaient, cette communauté assurait un accroissement de droits utiles au profit de celui qui était appelé à exercer sur elle les prérogatives d’une sorte de magistrature. Elle fixa, sous ce

  1. Édit du roi, du mois de décembre 1659, portant création de deux cents maîtres barbiers-baigneurs-étuvistes-perruquiers, en la ville de Paris, faubourgs, banlieue, etc. Défend aux chirurgiens, barbiers d’office, de faire le poil et perruque, et de tenir bains et étuves. Leur permet de faire la barbe seulement, ordonne que, pour distinguer les deux communautés, lesdits barbiers-étuvistes auront pour enseignes des bassins blancs.

    Édit du roi, du mois de novembre 1664, qui ordonne que le nombre des barbiers-baigneurs demeure fixé à quarante-huit, et défend à tous autres qu’aux chirurgiens des maisons et familles royales, de tenir bains et étuves.