Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/559

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prétention ayant été accueillie, les bains à eau courante furent supprimés par l’autorité[1].

Quoique les bains chauds sur bateaux prospérassent de plus en plus, cependant leur éloignement de certains quartiers de Paris ne permettait pas aux habitants de ces quartiers de profiter de ces établissements ; et le besoin d’en former de semblables qui fussent plus à leur portée se faisait vivement sentir au moment où la compagnie des frères Périer commença la distribution des eaux élevées de la Seine par les machines à vapeur de Chaillot et du Gros-Caillou.

Une des principales conduites de cette distribution ayant été posée de 1784 à 1786, le long des anciens boulevarts, depuis la rue du faubourg Saint-Honoré, jusqu’à la porte Saint-Antoine, il fut aisé d’en tirer le volume d’eau nécessaire pour entretenir deux nouveaux établissements de bains publics, qui se formèrent l’un au Waux-Hall d’Été ; et l’autre dans l’enclos du Temple.

Ces entreprises furent encore faites par d’anciens baigneurs-étuvistes, et sous le patronage du premier chirurgien du roi. Mais l’étuvage ou bain de vapeurs était passé de mode ; de simples ablutions exigeaient bien moins de préparatifs, et surtout moins d’espace. On avait d’ailleurs appris, par le succès des bains sur bateau de Poithevin, que-les chambres de bain pouvaient être, sans inconvénient, réduites à de simples cellules ; cette réduction de dimensions simplifiait beaucoup, et rendait par conséquent bien moins

  1. Je dois la connaissance de ce fait, dont on ne trouve de traces ni dans les archives de la ville, ni dans celles de la préfecture de police, à notre savant confrère, M. Walkenaer.