Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/576

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’hydrocèle par épanchement, objet du premier Mémoire, l’une des maladies les plus communes, surtout chez les hommes de guerre, est aussi l’une de celles qui ont le plus occupé les praticiens dans le dernier siècle, soit à cause du peu de succès qu’on a obtenu des divers procédés opératoires employés pour la guérir, soit à cause des accidents qui ont généralement accompagné chacun de ces procédés. Celui de l’injection est sans contredit le plus doux, et offre plus d’avantages que les autres ; mais il n’est pas exempt d’accidents. J’en ai vu même survenir de funestes à la suite de cette injection, bien qu’elle fût faite par d’habiles chirurgiens et avec des liqueurs peu irritantes, telles que le vin pur.

Ce sont ces inconvénients qui ont porté vraisemblablement la plupart des hommes atteints d’hydrocèle, surtout ceux qui sont un peu sensibles et irritables, ou d’un âge déja avancé, à garder cette maladie tout le cours de leur vie, quelque incommode qu’elle puisse être, plutôt que de subir une opération douloureuse, dont le succès est incertain. Ces sujets se bornent à se faire évacuer l’eau périodiquement par la ponction. Mais cette maladie, par suite de la gêne et des effets sympathiques qu’elle occasione, n’en porte pas moins atteinte à l’intégrité des organes de la vie intérieure ; d’où résultent la maigreur, l’anxiété des sujets et l’abréviation de leur existence. Ainsi nous avons eu à regretter que notre procédé ne fût pas plus connu à une époque où nous aurions pu prolonger les jours de l’un de nos anciens et plus intègres ministres de l’administration de la guerre. Avec plus de confiance, d’autres personnages, également recommandables, ont su profiter de cette découverte ; et nous pensons qu’à leur exemple on