Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/599

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lequel des deux seconds estomacs vont-ils, lors de cette seconde déglutition ? C’est toujours la même question qui revient, et toujours la même difficulté, et la disposition anatomique est toujours muette ; car le demi-canal de l’œsophage qui conduit alors, du moins en grande partie, les matières alimentaires, se rend, à peu près également, dans les deux seconds estomacs (le second et le troisième), comme l’œsophage dans les deux premiers (le premier et le second).

5. La disposition anatomique laisse donc tout dans le doute, et le lieu précis où vont les aliments, lors de leur première déglutition, et les parties qui déterminent leur réjection, et le lieu où ils se rendent, lors de leur seconde et définitive déglutition.

6. Aussi, parmi les auteurs qui se sont occupés du mécanisme de la rumination, n’en est-il presque aucun dont l’opinion ne diffère, sur les points les plus importants, de l’opinion des autres.

7. Sans parler d’Aristote et de Galien qui, suivant l’usage des anciens, n’ont approfondi aucun phénomène particulier de physiologie, pas plus celui de la rumination que tout autre ; et pour ne commencer qu’à Duverney et Perrault, par lesquels il faut presque toujours commencer, quand il s’agit de la structure ou de la mécanique des animaux : selon Duverney et Perrault[1], les aliments non ruminés, ou de la première déglutition, ne vont que dans le premier estomac ;

  1. Duverney, Œuvres anatomiques, t. II, p. 434. Perrault, Œuvres diverses de physique et de mécanique, p. 430.