Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/600

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ils vont, au contraire, tout à la fois, et dans le premier et dans le second, selon Daubenton et Camper[1]. Quant aux aliments ruminés, ou de la seconde déglutition, ils reviennent dans le premier estomac même, selon Haller[2] ; ils vont dans le second, selon Duverney, selon Chabert[3], selon Toggia[4] ; ils passent immédiatement dans le troisième, selon Daubenton, selon Camper. Enfin, quant aux parties qui déterminent la réjection des aliments, c’est le premier estomac, selon Duverney ; c’est le second, selon Daubenton ; c’est le demi-canal de l’œsophage, selon Perrault, etc.

8. La divergence la plus complète règne donc entre les auteurs ; et cette divergence s’étend à toutes les parties du phénomène ; et la raison en est simple. C’est que, dans un phénomène aussi compliqué, et d’une détermination aussi difficile, c’est à peine si quelques-uns de ces auteurs ont essayé de faire quelques expériences ; presque tous s’en sont tenus aux raisonnements et aux inductions. Aussi Bourgelat, l’un des derniers qui aient écrit sur le mécanisme de la rumination, dit-il de tous ceux qui l’ont précédé : « qu’ils

  1. Daubenton, Mémoire sur la rumination et sur le tempérament des bêtes à laine ; Mém. de l’Académie royale des Sciences, an 1768. Camper, Œuvres qui ont pour objet l’hist. nat., la physiol. et l’anat comp., t. III, p. 67.
  2. Haller, Elementa physiologiœ, etc., t. VI.
  3. Chabert, Des organes de la digestion dans les ruminants, etc. Paris, an 1797.
  4. Toggia, Sur la rumination. Voir aussi : Peyer, Merycologia, Brugnogne, Des animaux ruminants et de la rumination. Girard, Traité d’anar. vétér., t. II, etc., etc.