Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/605

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tout entiers, dans la panse ; mais j’en trouvai aussi une partie notable dans le bonnet ; et ils étaient tout entiers dans le bonnet, comme dans la panse. Du reste, ni le feuillet ni la caillette n’en contenaient un seul grain.

5. J’ai répété un très-grand nombre de fois cette expérience, et avec toute sorte de grains, de seigle, d’orge, de blé, d’avoine, etc.; toujours le résultat a été le même. Les grains, comme les herbes, vont donc dans les deux premiers estomacs ; et ils ne vont que dans les deux premiers estomacs, lors de la première déglutition.

6. L’espèce de l’aliment ne changeant rien à sa marche, il fallait voir si son volume n’y changerait rien aussi.

7. Je fis avaler de gros morceaux de carotte, longs à peu près d’un demi-pouce à un pouce, à trois moutons ; et, pour que l’animal ne les broyât pas avant de les avaler, je les lui portai jusque dans le pharynx, au moyen d’un tube de fer.

Sur l’un de ces moutons, je trouvai tous les morceaux de carotte dans la panse ; le bonnet n’en contenait point. Mais, sur les deux autres, je trouvai de ces morceaux de carotte dans le bonnet comme dans la panse ; et, sur aucun d’eux, je n’en ai trouvé ni dans le feuillet ni dans la caillette.

8. Le volume plus ou moins grossier de l’aliment ne changeant rien encore à sa marche, non plus que son espèce, il ne restait plus qu’à voir ce que ferait l’état inverse de l’aliment, ou son volume plus ou moins diminué ou atténué.

9. Je fis réduire une certaine quantité de carottes en une bouillie fine, au moyen de la mastication. Je fis avaler ensuite de cette bouillie à deux moutons ; et je les ouvris immédiatement après.