Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/608

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

3. Or, il est évident qu’il ne peut y avoir que deux manières d’arriver à cette reconnaissance, ou détermination : ou il faut un caractère auquel on puisse reconnaître, avec certitude, l’aliment ruminé, quel que soit l’estomac où on le trouve ; ou, à défaut d’un pareil caractère, au moyen duquel on puisse le reconnaître une fois qu’il est parvenu dans les estomacs, il faut des expériences qui permettent de suivre cet aliment dans chaque estomac , et de le suivre, dans chacun de ces estomacs, au moment où il y arrive.

4. Jusqu’ici tous les auteurs sont partis de la supposition que l’aliment ruminé porte avec lui un caractère qui le distingue de toute autre espèce d’aliment ; et dès lors les expériences les plus simples et les plus superficielles leur ont paru suffisantes pour déterminer quels sont les estomacs où il va.

Aussi, toutes leurs expériences sont-elles du même genre. Ils se sont tous bornés à faire manger des herbes, du foin, etc., à des animaux ; à ouvrir ensuite ces animaux, tantôt avant, tantôt après la rumination ; et à juger, par l’apparence ruminée ou non ruminée des aliments trouvés dans chaque estomac, du rôle particulier de cet estomac dans la rumination.

5. Toute la certitude de leurs résultats porte donc sur l’apparence, ruminée ou non ruminée, de l’aliment, c’est-à-dire sur la distinction de l’aliment ruminé d’avec l’aliment non ruminé, et suppose par conséquent la certitude même de cette distinction. Or, si l’on examine quel est le caractère sur lequel les auteurs fondent cette distinction, on voit qu’ils appellent aliment non ruminé tout aliment grossier ou d’un