Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/609

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certain volume, et aliment ruminé tout aliment réduit à un certain état d’atténuation ou de division, et cette nomenclature, fondée sur un caractère aussi vague, une fois admise, rien n’est plus aisé que d’expliquer la plupart de leurs divergences.

Ainsi, et pour m’en tenir encore aux deux premiers estomacs, on vient de voir que la panse et le bonnet contiennent presque toujours, mêlés à des aliments secs et grossiers, des aliments plus ou moins atténués et fluides, et l’on verra, plus tard, que dans quelques cas, et selon le régime de l’animal, ils peuvent ne contenir que des aliments de l’une ou l’autre de ces deux espèces, ou secs et grossiers, ou atténués et fluides ; et l’on conçoit que, selon le cas particulier observé par chaque auteur, et leur nomenclature une fois donnée, chacun a pu en tirer une conclusion opposée à la conclusion des autres.

Par exemple, la panse contient souvent, outre les aliments secs et grossiers, des aliments réduits à un certain état de débris ou de division ; Haller, qui aura plus particulièrement remarqué ces débris, en conclut que les aliments ruminés reviennent dans la panse : le bonnet ne contient quelquefois que des aliments grossiers ; Daubenton et Camper, qui auront rencontré ces cas, en concluent que le bonnet ne contient que des aliments non ruminés : il ne contient quelquefois que des aliments fluides et atténués, Chabert et Toggia, qui auront rencontré ces cas, en concluent qu’il ne contient que des aliments ruminés, etc.

6. Il faut considérer d’abord que la seule division ou atténuation de l’aliment ne prouve pas toujours sa rumination,