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du bonnet, à mesure qu’il les mangeait ; et, de plus, mon doigt, introduit dans le bonnet par son ouverture artificielle, les y sentait arriver de même au moment où l’œsophage les y portait.

4. Les aliments passent donc immédiatement dans le bonnet, comme dans la panse, lors de la première déglutition.

5. J’établis, sur un troisième mouton, un double anus artificiel, l’un à la panse, l’autre au bonnet ; et, non-seulement mon doigt, alternativement introduit dans la panse ou dans le bonnet, y sentait alternativement arriver les aliments que l’animal mangeait, et à mesure qu’il les mangeait, comme dans les deux expériences précédentes ; mais, de plus, sans que l’animal mangeât, sans qu’il ruminât, je le voyais souvent contracter légèrement son abdomen, et alors, si j’introduisais mon doigt dans la panse, je la sentais qui se contractait aussi ; et, dans ce moment même, si, laissant la panse, j’introduisais mon doigt dans le bonnet, j’y sentais arriver des aliments qui lui venaient de la panse.

On sait que la panse est à gauche de l’animal, et le bonnet à droite[1]. Or, si j’introduisais directement, par l’ouverture artificielle, une substance donnée dans la panse, je voyais, au bout d’un certain temps, cette substance, plus ou

  1. On sait, de plus, et l’on verra d’ailleurs plus loin, que la panse est comme partagée en plusieurs poches. Or, si l’on met la substance dont on suit la marche dans la poche la plus reculée, par exemple, c’est-à-dire dans celle qui est la plus éloignée du bonnet, on voit cette substance passer successivement de cette poche dans les autres, en avançant toujours vers le bonnet, et passer enfin de la panse dans le bonnet.