Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/615

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moins altérée, sortir par l’ouverture du bonnet, ou par le côté droit de l’animal.

6. Ainsi donc, non-seulement les aliments vont immédiatement dans les deux premiers estomacs, lors de la première déglutition, mais encore ces aliments peuvent passer de l’un de ces estomacs dans l’autre directement, ou sans le concours ni de l’une ni de l’autre déglutition.

7. J’ai successivement introduit diverses substances, soit dans la panse, soit dans le bonnet, pour étudier le genre d’action que chacun de ces estomacs peut exercer sur chacune de ces substances ; et j’indiquerai ailleurs les résultats que m’ont donnés ces expériences[1]. Ce dont il s’agit maintenant, c’est de savoir où vont les aliments ruminés ou de la seconde déglutition.

8. J’ai déja dit que les animaux à anus artificiels rumi-

  1. J’ai quelquefois introduit directement, au moyen des anus artificiels, soit dans la panse, soit dans le bonnet, mais surtout dans la panse, au lieu de simples substances mortes, des animaux vivants, par exemple, des grenouilles, de petits lézards gris, des escargots, des vers de terre, etc. Tous ces animaux sont morts promptement, et leurs tissus ont bientôt été altérés par la force digestive de ces estomacs. J’avais déja fait autrefois de pareilles expériences sur des lapins, et avec le même résultat. Des grenouilles, des lézards gris, etc., introduits, soit directement, soit par l’œsophage, dans l’estomac de ces lapins, y étaient morts promptement, et leurs tissus avaient été bientôt altérés. Ces expériences suffiront sans doute pour détruire le préjugé vulgaire qui suppose que certains animaux, lézards, serpents, etc., introduits dans l’estomac de l’homme, peuvent y survivre plus ou moins long-temps, et y devenir la cause de plusieurs maux.