Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/616

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nent moins souvent que dans leur état naturel ; mais enfin ils ruminent, et souvent même plusieurs fois par jour.

Ayant donc introduit mon doigt, à diverses reprises, soit dans la panse, soit dans le bonnet de pareils animaux, au moment où ils ruminaient, voici ce que j’ai observé.

9. D’abord, si j’introduisais mon doigt dans la panse, j’y sentais arriver encore, mais seulement par moments ou par intervalles, une partie de l’aliment ruminé, au moment où il était dégluti ; et il en était de même quant au bonnet ; mais, de plus, en écartant les bords de l’ouverture de celui-ci, je voyais une partie de l’aliment ruminé suivre le demi-canal de l’œsophage, et passer immédiatement ainsi jusque dans le feuillet[1].

10. Une partie de l’aliment ruminé revient donc dans les deux premiers estomacs ; quant à l’autre partie, elle passe immédiatement par le demi-canal de l’œsophage dans le feuillet.

§ VIII.

1. Il ne me reste plus qu’à dire un mot des baissons, ou des aliments liquides.

2. On a reconnu, de bonne heure, qu’elles passent immédiatement jusque dans la caillette ; mais y passent-elles en totalité, comme la plupart des auteurs le pensent, ou bien n’y en passe-t-il qu’une partie, et l’autre partie s’arrête-t-elle dans la panse, comme le dit Camper ? C’était encore aux anus artificiels à résoudre cette difficulté.

  1. Et du feuillet enfin dans la caillette, jusqu’où un autre anus établi permet de le suivre.