Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/617

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3. J’ai déja dit que les animaux à anus artificiels boivent beaucoup plus souvent que dans leur état naturel. Or, quand un pareil animal se met à boire, si l’anus qu’il porte est à la panse, on voit, presque aussitôt, sortir une grande quantité d’eau par la panse ; si l’anus est au bonnet, l’eau s’échappe de même par le bonnet ; et elle s’échappe encore de même par la caillette, et toujours presque aussitôt dans l’un de ces cas que dans l’autre, si l’animal porte un anus à la caillette.

4. Les boissons passent donc en partie dans les deux premiers estomacs, et en partie dans les deux derniers ; et elles passent immédiatement dans les uns comme dans les autres.

§ IX.

1. En rapprochant tout ce qui précède, on voit, d’une part, 1o  que les aliments grossiers, ou d’un certain volume, ne vont jamais que dans les deux premiers estomacs ; et 2o  que les aliments atténués ou fluides passent seuls dans les deux derniers ; et l’explication de ces deux faits est facile. C’est que les deux derniers estomacs ne communiquent avec les premiers que par l’ouverture du feuillet, ouverture naturellement étroite, comme tous les auteurs l’ont remarqué déja ; et qui, de plus, ainsi que je l’ai constaté sur plusieurs animaux vivants, est susceptible de se contracter, de se resserrer, et de s’opposer complètement par là au passage de tout aliment grossier, ou d’un certain volume.

2. On voit, d’autre part, 1o  que les aliments grossiers tombent toujours directement dans les deux premiers estomacs ; et 2o  que les aliments atténués ou fluides peuvent seuls pas-