Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/625

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térieur de la masse un espace déterminé, par exemple le volume d’un prisme rectangulaire compris entre six plans dont la position est donnée. On examine tous les changements successifs que subit la quantité de chaleur contenue dans l’espace prismatique. Cette quantité varie à chaque instant, et par deux causes très-distinctes. L’une est la propriété que les molécules du fluide ont de communiquer leur chaleur aux molécules assez voisines, lorsque les températures sont inégales. En vertu de cette propriété, dont les liquides ne sont point dépourvus, comme on l’a quelquefois supposé, la chaleur tend à se distribuer d’une manière plus égale, et se dispose insensiblement à l’état d’équilibre : elle pénètre donc à travers les surfaces rectangulaires qui terminent le prisme, et l’effet instantané de cette propriété de la chaleur est celui qui aurait lieu si la masse était solide.

À cette première cause, commune à toute espèce de matière, il s’en joint une autre qui est propre aux fluides. Les molécules elles-mêmes se déplacent, et elles apportent dans cet espace prismatique la chaleur qu’elles contiennent ; ou, en sortant de ce même espace, elles emportent cette chaleur qui leur est propre.

La question se réduit donc à faire séparément le calcul de la chaleur acquise par l’espace prismatique en vertu de la communication, et de la chaleur acquise par cet espace en vertu des mouvements des molécules. Nous connaissons l’expression analytique de la chaleur communiquée, et ce premier point de la question est pleinement éclairci. Il reste donc à tenir compte de la quantité de chaleur transportée : elle ne dépend que des vitesses des molécules, et des directions qu’elles suivent dans leurs mouvements.