Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/642

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Si la masse fluide demeurait en repos ou en équilibre, en sorte que les vitesses eussent des valeurs nulles, il est évident que les changements de température ne résulteraient que de la conductibilité propre ; et, dans ce cas, la cinquième équation (3) coïncide entièrement avec celle que nous avons donnée autrefois pour exprimer les mouvements de la chaleur dans l’intérieur des masses solides.

On pourrait également, en suivant les mêmes principes, former l’équation générale qui exprime les températures variables dans les fluides élastiques en mouvement. Mais il serait nécessaire d’y introduire des éléments que des observations précises pourraient seules fournir. On connaît exactement les relations qui subsistent entre la pression, la densité et la température : on peut regarder ces résultats comme fondés sur des observations constantes. Il faudrait connaître aussi, avec le même degré de certitude, les rapports de la densité des substances aériformes avec leur capacité spécifique, et la propriété de recevoir la chaleur rayonnante. Cette branche de la physique expérimentale n’est point encore assez perfectionnée pour que l’on puisse en déduire exactement l’équation générale qui exprime les changements de température. Il faut remarquer que, dans les fluides élastiques, les communications immédiates de la chaleur ne sont point bornées à des distances très-petites, comme dans l’intérieur des masses solides ou liquides. Les rayons de chaleur traversent les rayons aériformes, et se portent directement jusqu’aux plus grandes distances. Il en résulte que l’équa-