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contractile suffit-il, à lui seul, pour opérer le vomissement, ou la réjection des aliments ?

6. J’ai déja dit que tous les auteurs ont reconnu le concours, dans la rumination, de l’action extérieure et auxiliaire des muscles abdominaux et du diaphragme. Il fallait donc voir si, cette action supprimée, la rumination continuerait encore.

§ IV.

1. Je coupai les deux nerfs diaphragmatiques, sur un mouton.

L’animal fut aussitôt atteint d’un grand essoufflement ; et, le thorax se soulevant à peine, la respiration paraissait ne plus se faire qu’au moyen de la contraction profonde des muscles abdominaux.

Peu à peu cet essoufflement disparut ou diminua ; l’animal mangea ; et je le vis ruminer dès le lendemain de l’opération ; mais il ruminait avec peine, avec effort ; et cet effort portait surtout sur les muscles de l’abdomen, qui souvent étaient obligés de se contracter jusqu’à deux ou trois reprises de suite pour amener enfin la réjection effective de l’aliment.

2. La section des nerfs diaphragmatiques rend donc la rumination plus pénible sans l’abolir ; mais aussi la section des nerfs diaphragmatiques n’abolit pas non plus, comme on sait, le mouvement du diaphragme ; elle le rend seulement plus faible.

3. Je coupai, sur un second mouton, la moelle épinière, par une section transversale, au niveau de la dernière vertèbre costale.