Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/650

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Sur-le-champ, tout le train postérieur de l’animal fut frappé de paralysie ; et, les muscles de l’abdomen ne se contractant plus que faiblement, la respiration ne semblait plus se faire que par le thorax, au contraire de l’animal précédent, où, comme on a vu, elle ne semblait plus se faire que par les flancs.

Malgré la paralysie de son train postérieur, l’animal n’en continua pas moins à manger et à ruminer souvent, durant plusieurs jours qu’il survécut à l’opération.

4. Sur un troisième mouton, je coupai transversalement la moelle épinière au niveau de la sixième vertèbre costale.

L’animal survécut plusieurs jours à l’opération ; il mangea même souvent ; mais il ne rumina plus ; et, quelques efforts qu’il fit encore pour ruminer, on voyait ses muscles abdominaux, lâches et distendus, rester sans action propre, et presque sans mouvement.

5. Je coupai, sur deux moutons, les deux nerfs de la huitième paire (pneumo-gastriques); et ces deux animaux non-seulement ne ruminèrent plus, mais même ils ne mangèrent et ne burent plus, durant quatre ou cinq jours qu’ils survécurent à l’opération.

6. Ainsi, 1o  la section des nerfs diaphragmatiques qui affaiblit le mouvement du diaphragme, affaiblit la rumination ; 2o  la section de la moelle épinière qui abolit l’action des muscles abdominaux, abolit la rumination ; et 3o  la section des nerfs de la huitième paire n’empêche pas seulement l’animal de ruminer, mais elle l’empêche même de boire et de manger ; et l’on pouvait prévoir tous ces résultats, soit des expériences de M. Magendie touchant l’action.