Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/652

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che » ; et il ajoute : « le viscère que l’on appelle bonnet, est l’agent qui fait toutes ces fonctions ;.... c’est lui qui détache une portion de la masse des aliments, qui l’arrondit en forme de pelote, et l’humecte en la comprimant[1] ».

5. Ainsi, selon Daubenton, il faut, d’abord, qu’une portion des aliments soit détachée de la masse commune ; il faut ensuite que cette portion reçoive une forme déterminée ; et, soit pour détacher cette portion, soit pour lui donner cette forme, il faut un agent particulier ; et, selon lui, cet agent particulier est le bonnet.

6. Telle est, en peu de mots, la théorie de Daubenton ; théorie, comme je l’ai déja dit, tour à tour admise par Camper, quoique d’une manière infiniment vague, car Camper se borne à dire : « Il me paraît vraisemblable que, lorsqu’une portion des aliments doit être portée vers la bouche, c’est par le moyen du bonnet qui se comprime[2] » ; et formellement combattue, au contraire, par Chabert et par Bourgelat ; car. Chabert termine son travail par dire, qu’il a fait sentir le peu de fondement de ceux qui ont prétendu que le bonnet était destiné à calibrer, mouler en quelque sorte les pelotes destinées à être portées dans la bouche[3] » ; et Bourgelat termine le sien par ces conclusions :

  1. Daubenton, Mémoire sur la rumination et sur le tempérament des bêtes à laine. Mém. de l’Acad. roy. des sciences, an 1768.
  2. Camper, Œuvres qui ont pour objet l’hist. nat., la phys, et l’anat. comp., t. III.
  3. Chabert, des Organes de la digestion dans les ruminants. 1797.