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chose qu’il ait vue, et encore n’en a-t-il vu qu’une ; et Bourgelat en nie formellement l’existence. « La portion qui remonte n’a, dit-il, d’autre forme que celle que lui donne l’œsophage. »

3. Le premier point était donc de chercher un moyen qui permît d’arriver jusqu’à ces pelotes ; car Daubenton ne devait celle qu’il avait vue qu’au hasard, à un cas pathologique ; et l’on sait que, dans les cas ordinaires, on ne trouve rien de pareil dans les estomacs des animaux ruminants.

§ VII.

1. J’ouvris l’œsophage, par une incision longitudinale, et vers le tiers supérieur de son trajet le long de la région cervicale, sur un mouton.

J’avais espéré que, l’animal se mettant à ruminer, les pelotes qui remonteraient des estomacs, arrivées à l’ouverture de l’œsophage, tomberaient par cette ouverture, à mesure qu’elles remonteraient, et qu’ainsi je pourrais parvenir enfin à m’en procurer.

Mais cet animal ne rumina point.

Il perdait presque continuellement, par le bout supérieur de l’incision de l’œsophage, une quantité prodigieuse de salive. Il cherchait souvent à manger, et surtout à boire ; mais tout ce qu’il mangeait ou buvait tombait aussitôt par le bout supérieur de l’incision de l’œsophage.

Après l’avoir conservé, durant trois ou quatre jours, dans cet état, je l’ouvris.

La panse ne contenait aucun liquide d’aucune espèce ; toutes les matières y étaient sèches et comme moulées en autant de masses compactes et distinctes qu’il y a de poches