Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/726

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corrigé, sans retirer à l’or monnayé la qualité de monnaie légale et circulante qu’il y a quelque avantage à lui conserver, parce qu’elle est utile au public dans un grand nombre de circonstances. Sur la place de Paris, la prime est toujours à la charge de celui qui achète l’or : ce fait prouve que la loi a taxé ce métal au-dessous de sa vraie valeur. Si l’or eût été taxé trop haut, les débiteurs de mauvaise foi auraient pu s’en prévaloir au préjudice de leurs créanciers.

Le taux de la prime est variable par sa nature ; l’agio n’est quelquefois que de fr. cent. pour mille francs d’argent, il monte quelquefois à fr., fr.: au moment où j’écris il s’est élevé jusqu’à fr.; dans ces différents cas, mille francs d’or valent fr, fr fr, et francs d’argent.

D’après ces faits, il est évident que le franc que l’on formerait en alliant, conformément à la loi, de gramme d’or pur avec de gramme de cuivre, ne serait plus la même valeur que le franc d’argent : c’est donc une erreur que de leur avoir donné le même nom et d’avoir dérivé du franc la nomenclature des monnaies d’or ; il est nécessaire de leur donner des dénominations qui leur soient propres ; celle de pistole serait très-convenable, elle réunit toutes les conditions qu’on puisse désirer : le public est accoutumé au nom, tous les jours il en fait usage en y attachant l’idée d’une valeur de dix trancs. La différence entre la valeur légale de la pistole d’or et sa valeur inarchande lui paraîtrait peu sensible ; elle s’élèverait rarement au taux de pour cent, qui faisait la différence entre l’ancienne livre tournois et le franc.

Si on adoptait la dénomination de pistole pour les mcn-