Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nant de Jupiter. Tout cela ne serait qu’une simple expérience de physique, dont les prêtres seuls possédaient le secret, et destinée à ramener silencieusement sur la terre l’électricité de l’air et des nuées. Les Grecs et les Romains aux époques les plus brillantes de leur histoire, faisaient, il est vrai, les sacrifices dans des temples fermés ; mais, ajoute Volta, cette difficulté n’est pas sans réplique, puisqu’on peut dire que Pythagore, Aristote, Cicéron, Pline, Sénèque, étaient des ignorants qui, même par simple tradition, n’avaient pas les connaissances scientifiques de leurs devanciers !

La critique ne pouvait être plus incisive ; mais, pour en attendre quelque effet, il faudrait oublier qu’en cherchant dans de vieux livres les premiers rudiments vrais ou faux des grandes découvertes, les Zoïles de toutes les époques se proposent bien moins d’honorer un mort que de déconsidérer un de leurs contemporains !

Presque tous les physiciens attribuent les phénomènes électriques à deux fluides de nature diverse, qui, dans certaines circonstances, vont s’accumuler séparément à la surface des corps. Cette hypothèse conduisait naturellement à rechercher de quelle source émane l’électricité atmosphérique. Le problème était important. Une expérience délicate, quoique très-simple, mit sur la voie de la solution.

Dans cette expérience, un vase isolé d’où l’eau s’évaporait, donna, à l’aide du condensateur de Volta, des indices manifestes d’électricité négative.

Je regrette de ne pouvoir dire, avec une entière certitude, à qui appartient cette expérience capitale. Volta rapporte dans un de ses Mémoires qu’il y avait songé dès l’année 1778,