Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/84

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mais que diverses circonstances l’ayant empêché de la tenter, ce fut à Paris seulement et dans le mois de mars 1780 qu’elle lui réussit, en compagnie de quelques membres de l’Académie des Sciences. D’une autre part, Lavoisier et Laplace, à la dernière ligne du Mémoire qu’ils publièrent sur le même sujet, disent seulement : Volta voulut bien assister à nos expériences et nous y être utile.

Comment concilier deux versions aussi contradictoires ? Une note historique, publiée par Volta lui-même, est loin de dissiper tous les doutes. Cette note, quand on l’examine attentivement, ne dit, d’une manière expresse, ni à qui l’idée de l’expérience appartient, ni lequel des trois physiciens devina qu’elle réussirait à l’aide du condensateur. Le premier essai fait à Paris par Volta et les deux savants français réunis, fut infructueux, l’état hygrométrique de l’atmosphère n’ayant pas été favorable. Peu de jours après, à la campagne de Lavoisier, les signes électriques devinrent manifestes quoiqu’on n’eût pas changé les moyens d’observation. Volta n’assistait point à la dernière épreuve.

Cette circonstance a été l’origine de toutes les difficultés. Quelques physiciens, en thèse générale, considèrent comme inventeurs, sans plus ample examen, ceux qui les premiers, appelant l’expérience à leur aide, ont constaté l’existence d’un fait. D’autres ne voient qu’un mérite secondaire dans le travail, suivant eux presque matériel, que les expériences nécessitent. Ils réservent leur estime pour ceux qui les ont projetées.

Ces principes sont l’un et l’autre trop exclusifs. Pascal laissa à Perrier, son beau-frère, le soin de monter sur le Puy-de-Dôme pour y observer le baromètre, et le nom de Pascal