Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 15.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xxxvij
DE M. CHAPTAL.

chimie à l’agriculture. M. Chaptal, dans un ouvrage méthodique et clair, a étendu ces bases ; aux lumières propres de la chimie, il a joint celles de la physiologie végétale, deux sciences qui, réunies, constitueraient, en effet, la théorie de l’agriculture.

On lit, avec un vif intérêt, dans ce livre, tout ce qui se rapporte à la doctrine des assolements, à la culture des prairies artificielles, à la multiplication des bestiaux ; ces trois grands faits sur lesquels repose toute l’agriculture moderne.

On y lit, avec un intérêt plus vif encore, ce qui concerne la fabrication du sucre de betterave ; cet art que l’auteur a si puissamment concouru à populariser en France.

M. Chaptal y montre que cet art, lorsqu’il aura pris toute son extension, en se liant aux exploitations rurales qu’il enrichira, fournira, chaque année et sans nuire à la production d’un seul grain de froment, un fourrage précieux pour la nourriture de plusieurs milliers de bœufs ; qu’il fournira, chaque hiver, du travail pour plusieurs milliers d’hommes ; et qu’il dotera la France d’un revenu annuel de plus de quatre-vingts millions.

Hâtons-nous d’ajouter que tous ces grands résultats, prédits par M. Chaptal, sont presque réalisés de nos jours et ne peuvent manquer de l’être entièrement dans quelques années, pourvu que le Gouvernement conserve une protection éclairée à cette industrie naissante.

Cet ouvrage sur la Chimie appliquée à l’agriculture, dernier ouvrage général produit par M. Chaptal, forme, en quelque sorte, le complément de sa vie scientifique.