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DE H. OE JUSSIEU. XVIJ

mettre ces feuilles a» pilon ; il ne recula pas devant une résolution qui, pour un ouvrage ordinaire, aurait pu paraître extrême ; il sentait que l’ouvrage qu’il écrivait serait éternel.

L’impression, et par conséquent la rédaction, puisqu’elles marchaient ensemble, durèrent quinze mois ; l’ouvrage parut au mois de juillet 1789.

Il s’ouvre par cette Introduction célèbre dans laquelle l’auteur développe de nouveau, et, cette fois-ci, dans tout leur véritable ordre, ces grands princil, >es qu’il avait déjà posés dans ses deux mémoires de 1778 et de 1774- Ici t-es principes forment un corps complet de doctrine. On conçoit tout ce qu’une étude de quinze années avait dû leur donner de lucidité, d’enchaînement et de force ; c’est là que, par ses réflexions, par son expérience, par ses méditations profondes, l’auteur remonte jusqu’aux règles les plus élevées de l’art des méthodes, et qu’il rattache cet art à une science nouvelle, à une science créée par lui, à la science des caractères.

Deux faits dominent toute idée de méthode naturelle : l’un est la subordination même des caractères. S’aidant, tour à tour, du raisonnement et de l’expérience, M. de Jussieu conclut, comme nous avons vu, l’importance des organes de leur fonction ; et, quand cette fonction n’est pas connue, il la conclut de leur constance : artifice ingénieux, et par lequel un fait d’une évaluation souvent impossible, toujours difficile, presque toujours obscure, du moins dans l’état actuel de la botanique, savoir a fonction d’un organe, se trouve habilement transformé en cet autre, d’une évaluation toujours simjjle, facile, évidente, savoir sa constance.

Le second fait constitutif de la méthode naturelle est l’assujettissement des caractères aux groupes. Dans les médiodes T. XVII. Hist. 183f8. C