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histoire de l’académie,

ou de chaleur de l’air où ils respirent produisent des différences très-considérables.

Pour donner à ces recherches toute la rigueur dont elles sont susceptibles, M. Dulong, que l’Académie vient récemment d’acquérir, s’est servi d’un appareil où l’on mesure tout-à-la-fois, et sur le même individu, la chaleur produite et l’oxigène absorbé. Il emploie le calorimètre à eau de l’invention de M. de Rumford, dont nous avons parlé en 1814, et où l’eau, en commençant l’opération est autant au-dessous de la température atmosphérique qu’elle est au-dessus en finissant. Il enferme l’animal dans une boîte du calorimètre, mais où cette eau ne peut pénétrer, tandis que l’on y renouvelle l’air à volonté au moyen d’un gazomètre à pression constante ; et cet air, dont on ménage le courant de façon que l’absorption ne passe pas cinq centièmes, ressort, après avoir été respiré, par des tuyaux qui transmettent sa chaleur à l’eau qu’ils traversent et qui le portent dans un autre gazomètre où une lame de liége, enveloppée de taffetas imperméable, le sépare de la surface de l’eau et empêche qu’elle n’absorbe son acide. On ménage à volonté la pression dans chacun des deux gazomètres, et l’on peut facilement, et à chaque instant, déterminer le volume, la température et la composition soit de l’air que l’on donne à respirer, soit de celui qui sort après avoir été respiré.

Quand l’eau du calorimètre a acquis autant de degrés au-dessus de l’atmosphère qu’elle en avait au-dessous en commençant à faire respirer l’animal, il ne reste qu’à analyser l’air expiré et à comparer la chaleur acquise par l’eau à la quantité d’oxigène qui a été absorbée.

M. Dulong a trouvé que le volume de l’acide carbonique produit était toujours moindre que celui de l’oxigène absorbé, d’un tiers dans les oiseaux et les quadrupèdes carnassiers, d’un dixième dans les herbivores.