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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/116

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avait fixé les caractères dans son Genera plantarum, mais que les découvertes des voyageurs depuis trente ans ont doublée, et dans laquelle on connaît aujourd’hui plus de mille espèces.

On sait qu’en général elles montrent des propriétés délétères, qui se concentrent surtout dans leur embryon ; mais elles ne sont pas non plus sans utilité. Les graines de plusieurs donnent de l’huile ; le suc laiteux qu’elles répandent prend, dans quelques-unes, en se desséchant, la consistance de la gomme élastique : il en est qui possèdent un principe colorant.

Certaines euphorbiacées n’ont à leurs fleurs qu’une enveloppe, qui est un calice. D’autres en ont deux, et il s’agit alors de savoir si la seconde est une corolle ou un calice intérieur. Ce dernier nom lui avait été donné par une autorité particulièrement respectable pour l’auteur : mais comme cette enveloppe intérieure est souvent colorée, et qu’elle se flétrit et tombe avant l’extérieure, M. Adrien de Jussieu se permet d’énoncer l’opinion qu’elle mérite alors le nom de corolle ; et toutefois, comme elle manque très-souvent, il ne croit pas que l’on doive y attacher dans cette famille une grande importance. Il examine avec un détail et une attention singulière toutes les formes et les dispositions que prennent les parties de la fleur et du fruit dans les différents genres qu’il décrit au nombre de dont sont nouveaux pour la botanique.

Les sexes séparés ; les loges du fruit distribuées autour d’un axe central ; les graines au nombre d’une ou deux suspendues au sommet de chaque loge ; le périsperme charnu, les cotylédons planes, la radicule supérieure, sont les caractères généraux de la famille.