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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/269

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MÉMOIRE
Sur l’état de la végétation au sommet du Pic du Midi de Bagnères ;
Par M. L. RAMOND.
Lu à l’Académie les 16 janvier et 13 mars 1826.

Dès mes premiers voyages au Pic du Midi, mon attention se porta sur les plantes que j’apercevais au sommet. On en voit d’abord fort peu : le regard s’arrête sur quelques espèces plus apparentes. Je ne tardai pas à en accroître la liste, et à les recueillir avec l’intérêt que m’inspirait leur séjour sur une cime également remarquable par son isolement et par sa hauteur. Peu à peu je conçus l’idée de compléter la Flore de ce site particulier. Les bornes de l’espace suffisaient déja pour faire de cette petite Flore un objet de curiosité : la nature du lieu la sort de la classe des curiosités stériles.

En effet, on s’est plu de tout temps à considérer la distribution des plantes sur le penchant des montagnes, comme une représentation de l’échelle végétale, prise de la base de ces montagnes au pôle. C’est un de ces grands aperçus qui naissent d’un premier coup d’œil sur l’ordonnance de la nature, et qui appartiennent à l’instinct de la science plutôt qu’à ses méditations. Ils devancent l’observation, mais en même temps ils l’éveillent, lui tracent de nouvelles routes,