Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/270

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et lui doivent à leur tour le degré de précision qui leur manque.

Nul doute que l’abaissement progressif de la température ne dispose les végétaux à se ranger sur les divers étages des monts comme aux différentes zones de la terre. Il est reconnu, par exemple, que les arbres s’arrêtent à certaines hauteurs, comme à certaines latitudes, et qu’il y a une analogie remarquable entre les plantes voisines des glaces arctiques et les plantes voisines des glaces alpines ; mais on doit s’attendre aussi à trouver cette conformité plus ou moins modifiée par la nature des deux stations et les circonstances qui les distinguent. Des températures qui semblent pareilles, à ne considérer que leur terme moyen, sont loin d’avoir la même marche et d’être, pareillement graduées. On ne retrouve au nombre de leurs éléments, ni le même ordre de saisons, ni une succession semblable des jours et des nuits. L’état de l’air, le poids de ses colonnes, sa constitution et ses mélanges, la nature des météores dont l’atmosphère locale est habituellement le théâtre, viennent encore apporter, dans la similitude générale, des dissemblances particulières. Ensuite les terrains ont leurs exigences ; la dissémination, les migrations des végétaux ont leurs caprices ; et les diverses régions du globe, diversement dotées dans les distributions primitives, livrent à l’influence de climats analogues, des séries d’espèces souvent très-différentes. ’ Ainsi la similitude qui paraît régner entre la végétation alpine et la végétation polaire, doit se borner à des ressemblances générales, et porter plus rarement sur les espèces, plus souvent sur certains genres et certaines classes. Les observations de détail qui tendent à spécifier exactement les