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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/271

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faits, parviendront seules à fixer le caractère de ces classes. Considérée sous ce point de vue, la végétation des hautes cimes acquiert un nouvel intérêt, et celle du Pic du Midi devient un objet de comparaison de quelque importance, par le nombre des espèces qui se trouvent réunies sur un point aussi caractéristique et dans un espace aussi borné.

Ce pic est situé sur la lisière de la chaîne, et les longues crêtés dont il forme le comble, n’offrent à la vue aucune autre sommité saillante, si ce n’est le Pic de Montaigu, qui en est éloigné de deux lieues, et lui est inférieur de mètres.

Du côté du sud, la partie de la chaîne qui le surpasse en élévation se trouve à une distance où elle lui devient à peu près étrangère. La masse du Marboré et du mont Perdu en est éloignée de mètres, Vignemale de au moins ; les groupes de Néouvielle et du Pic Long sont à trois lieues ; et les montagnes intermédiaires s’abaissant rapidement aux approches du Pic du Midi, laissent son sommet dominer sans obstacle tout l’espace qui le sépare des montagnes supérieures.

Du côté du nord, l’isolement est bien plus absolu encore. Là le Pic plonge brusquement vers de profondes vallées, et les commande de si haut qu’à peine on compte quelques échelons entre sa cime et la plaine.

Ainsi son atmosphère particulière est suffisamment libre, assez indépendante de l’influence des montagnes méridionales, pour que le climat de son sommet puisse être considéré comme régi uniquement par l’élévation combinée avec la latitude ; et l’état de la végétation, comme l’expression nette et simple de l’action réunie de ces deux causes,