de mer et celles d’eau douce. Il a déjà présenté à l’Académie le commencement de son travail. Selon lui, les conferves forment une classe entière qu’il nomme hydrophytes loculés. Dans ce premier chapitre il ne traite que d’une de leurs familles, celle qu’il nomme épiderméés, et qu’il divise en genres nombreux dont quatre sont établis par lui, et fondés sur ses observations, ou démembrés de ceux de ses prédécesseurs.
Chacun a entendu parler du manioc (Jatropha maniot I.), de cet arbuste dont les racines, après qu’on en a extrait un suc vénéneux donnent une fécule nourrissante et salubre nommée cassave, qui est le principal aliment des peuples de la partie chaude de l’Amérique, et des nègres, qui y remplissent les colonies européennes. Raynal a cru qu’il était originaire d’Afrique, et qu’il avait été transporté aux Antilles avec les nègres auxquels il devait servir de nourriture. « Les sauvages, dit-il, qui offrirent à nos premiers navigateurs des bananes, des ignames, des patates, ne leur présentèrent point de manioc. » M. Moreau de Jonnès a prouvé au contraire, par des témoignages contemporains, qu’ils ne présentèrent point de bananes, mais bien une racine qui, sous le nom de iuca, ne différait point du manioc ; et sa fécule, nommée cassabi ou cassave comme aujourd’hui : ce sont les Portugais qui ont porté le manioc en Afrique avec le maïs. M. de Jonnès a recherché avec beaucoup de soin l’origine primitive et l’histoire des irradiations de cet utile végétal. Colomb, Drake, Newport, l’ont trouvé, dès les xve et xvie siècles, chez les sauvages des diverses Antilles. Améric Vespuce l’a vu servir de nourriture ordinaire à la Guiane ; Barti-