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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/577

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fourni les moyens de déterminer les rapports des masses des molécules matérielles. En portant ces notions dans l’étude de quelques phénomènes de la chaleur, nous avons fait voir, Petit et moi[1], que le calorique spécifique étant mesuré, non pour l’unité de poids, comme on le faisait auparavant, mais pour chaque molécule de nature diverse prise individuellement, on découvrait aussitôt des rapports simples et une dépendance nécessaire entre des propriétés regardées jusquelà comme n’ayant aucune connexion.

L’analogie remarquée depuis long-temps entre les principaux phénomènes de la chaleur et de la lumière devait faire présager le même succès de l’emploi du même artifice, relativement aux pouvoirs réfringents des fluides élastiques. Il était probable même que l’on pénétrerait plus avant, par cette voie, dans la connaissance des modifications que l’acte de la combinaison peut imprimer aux molécules matérielles : l’observation des pouvoirs réfringents comportant plus de précision que la mesure des chaleurs spécifiques, surtout pour les fluides élastiques, qui sont d’ailleurs plus propres que les liquides et les solides à ce genre de recherches. Pour être en état de vérifier cette conjecture, il fallait posséder les mesures exactes du pouvoir réfringent de tous les gaz simples et du plus grand nombre possible de gaz composés, afin d’apprécier les effets des divers modes de condensation.

Le Mémoire de MM. Biot et Arago[2] sur l’affinité des corps pour la lumière, que l’on citera toujours comme un modèle de précision, n’embrasse qu’un nombre beaucoup

  1. Annales de chimie et de physique, t. X, p. 395.
  2. Mémoires de la première classe de l’Institut, t. VII, 1807.