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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/579

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parable, s’il s’agissait seulement de constater une légère différence entre deux corps ; mais il perdrait, probablement, de sa supériorité, si l’on voulait en faire usage pour mesurer les pouvoirs d’une série de substances très-inégalement réfringentes.

Le procédé auquel je me suis arrêté me paraît réunir, à l’avantage d’une exécution beaucoup plus prompte, une exactitude plus que suffisante pour atteindre au but que je me suis proposé.

Il est fondé sur une loi constatée par MM. Biot et Arago dans le Mémoire cité, et que j’ai vérifiée sur plusieurs autres gaz, savoir : que, pour un même fluide élastique, l’augmentation de vitesse de la lumière en passant du vide dans ce gaz, ou la diminution de cette vitesse, si l’on raisonnait dans l’hypothèse des ondes, reste exactement proportionnelle à ses variations de densité. Or, comme il est très-facile d’augmenter ou de diminuer la densité d’un gaz, on pourra toujours l’amener à un degré tel, que la vitesse de la lumière y soit la même que dans l’air atmosphérique, par exemple ; si l’on détermine les densités du gaz et de l’air lorsque cette condition est remplie, il suffira d’une simple proportion pour connaître le rapport des accroissements de vitesse quand les deux fluides posséderont des forces élastiques égales.

Ce genre d’observation ne peut indiquer, à la vérité, que les rapports des puissances réfractives de tous les gaz à celle de l’un d’entre eux que l’on prendra pour unité ; mais cette connaissance est aussi la seule qu’il nous importe d’acquérir.

Voici maintenant l’appareil qui m’a servi à mettre en pratique l’idée que je viens d’exposer.

Un prisme creux formé par un tube de verre épais,