Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/581

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il eût été facile de disposer l’appareil de manière à permettre la compression des gaz qu’il devait contenir. Mais comme il est assez difficile de s’opposer à la sortie d’un gaz comprimé, et que, d’ailleurs, la comparaison de deux gaz pouvait se faire avec autant de succès, en dilatant celui qui possédait la plus grande puissance réfractive, je m’en suis presque toujours tenu à l’emploi de ce dernier moyen.

Pour constater l’égalité des vitesses de la lumière. dans deux gaz, il suffit de s’assurer que, sous la même incidence, elle éprouve la même déviation, quand elle traverse un espace occupé successivement par chacun de ces gaz et terminé par deux plans d’une inclinaison constante : c’est à quoi l’on parvient, à l’aide de la lunette astronomique munie de fils croisés au foyer de son objectif, et placée devant le prisme à une hauteur convenable sur un pied susceptible de recevoir deux mouvements rectangulaires : elle est solidement assujétie sur un massif de maçonnerie dont les variations de hauteur, toujours extrêmement faibles et lentes par les changements de température, ne peuvent affecter sa direction. Le prisme étant ouvert, la lunette pointée sur la mire, on voit que si les verres d’incidence et d’émergence avaient leurs faces extérieures et intérieures parallèles, il n’y aurait aucune déviation occasionnée par l’interposition du prisme. Mais dans le procédé que je décris, cette condition n’est pas nécessaire ; on peut employer des glaces ordinaires, dont les faces sont toujours inclinées d’une quantité très-sensible. Il n’est pas nécessaire non plus que les deux réfractions, à l’entrée et à la sortie du prisme, s’exécutent dans le même plan, ni de connaître l’angle réfringent. Il est utile seulement de faire cet angle très-grand pour que la déviation soit plus forte.