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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/601

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chaque espèce de matière. En raisonnant dans l’hypothèse des ondes qui semble mieux se concilier avec ces nouvelles idées, la vitesse de la lumière serait d’autant plus retardée, que les molécules seraient plus fortement positives.

J’ai essayé, mais sans succès, de vérifier cette conjecture par une expérience directe. J’ai fait passer successivement dans l’intérieur du prisme de verre qui a servi aux expériences précédemment décrites, un courant d’air, d’hydrogène et d’acide carbonique, exposés immédiatement, avant leur introduction, au contact de conducteurs électrisés ; je n’ai pu apercevoir aucun changement appréciable dans le pouvoir réfringent de ces gaz. Mais, peut-être, la quantité d’électricité artificielle qui s’attache, dans ce cas, aux molécules des fluides élastiques, est-elle incomparablement plus petite que celle qui constitue leurs atmosphères naturelles. Au surplus, quand on parviendrait à mettre hors de doute la conjecture que je hasarde ici, on ne pourrait encore expliquer les phénomènes que d’une manière vague ; et, dans l’état actuel de la science, on n’entrevoit même aucun moyen de soumettre ce genre de causes à des mesures exactes, ni d’en découvrir les lois par le calcul.

Avant de terminer ce mémoire, je dirai quelques mots sur la cause des différences que j’ai signalées plus haut entre les vapeurs et les gaz permanents relativement aux variations de leurs puissances réfractives quand on fait varier leur densité.

Les fluides élastiques non permanents, dans leur action sur la lumière ne se comportent pas autrement que les gaz proprement dits, tant que les premiers n’approchent pas de la plus grande densité correspondante à la température où