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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/637

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passes assez larges pour l’entrée et la sortie des escadres.

Le gouvernement ne se détermina pas immédiatement sur les travaux qui lui étaient proposés. Cependant son choix paraissant fixé sur Cherbourg, un premier projet de défense de ce port et de sa rade fut rédigé par les ordres du ministère de la guerre, en 1778. M. Decaux, directeur des fortifications, le réduisait à la construction de deux forts, l’un sur le rocher du Hommet, au nord-est et à deux mille mètres de la ville, et l’autre sur l’île Pelée. Il proposait de couvrir la portion de la rade comprise entre ces deux points, par une digue formée de caissons de charpente qui seraient remplis de maçonnerie.

Ce mode de construction ayant paru d’un succès douteux, l’examen qu’on en fit donna le temps de s’apercevoir que ce projet circonscrivait la rade tellement, qu’elle ne serait plus accessible qu’aux navires de commerce ou autres bâtiments légers ; on ajourna donc l’exécution de cette digue, et l’on se borna à la construction des deux forts.

Pendant l’espèce d’incertitude où flottait le gouvernement entre le projet de digues à pierres perdues de M. de la Bretonnière, et celui de caissons remplis de maçonnerie proposé par M. Decaux, M. Decessart qui était alors ingénieur en chef des ponts et chaussées à Rouen, proposa, au mois de novembre 1781, de fermer la rade de Cherbourg par une espèce de barrière composée de cônes tronqués de charpente, ayant chacun quarante-cinq mètres et demi de diamètre à leur base inférieure, dix-neuf mètres et demi à leur sommet, sur une hauteur égale de dix-neuf mètres et demi.

Quatre-vingt-dix caisses coniques semblables devaient être échouées en pleine mer, et mises en contact base à base,