par receper comme inutiles tous les cônes que les tempêtes avaient épargnés. Ainsi l’on se trouva ramené par les circonstances à l’adoption du projet de digue en pierre perdue qu’on avait d’abord rejeté.
À la fin de 1790, près de trois millions de mètres cubes de pierres avaient été versées dans la direction de la digue sur un développement d’environ quatre mille mètres ; on avait fixé à quarante-cinq degrés l’inclinaison de son talus en dedans de la rade ; cette inclinaison du côté du large devait être égale au triple de la hauteur verticale de la digue.
Nous ne suivrons l’auteur du Mémoire ni dans tous les détails qu’il donne des opérations entreprises à cette époque pour faire mieux connaître la profondeur et la tenue de la rade, ni dans les discussions des causes qui s’opposèrent à ce qu’on portât plus au nord l’emplacement de la digue ; ce qui aurait pu augmenter de beaucoup l’étendue du mouillage sans accroître proportionnellement les dépenses et les difficultés d’exécution.
Cependant en 1791 la dépense de tous les travaux déja faits s’élevait à plus de trente-un millions, et il devenait indispensable d’en préciser définitivement l’objet et la marche ; une loi rendue en 1792 prescrivit la nomination de commissaires pris dans les départements de la guerre, de la marine et de l’intérieur, et les chargea d’examiner dans tout son ensemble cette vaste entreprise. Le rapport de cette commission composée des hommes les plus habiles, au nombre desquels était M. Cachin lui-même, servira long-temps de modèle aux ingénieurs qui seront appelés à l’examen d’aussi importantes questions.
Cette commission s’assura, par l’observation attentive des